Les personnages historiques

Les personnages historiques


Bien que le manga Samurai Deeper Kyo soit une fiction, de très nombreux personnages qui l’ont suivi ou qui l’ont affronté existaient réellement. En effet, Kyo évoluant dans une époque connue, l’ère d’Edo, de nombreux personnages célèbres dans l’histoire du Japon, pour la plupart des généraux reconnus pour leurs faits d’armes, sont intervenus dans le manga. Cela a contribué à intégrer l’histoire de Samurai Deeper Kyo à des faits historiques qui se sont réellement déroulés et donc à renforcer le lien qui existait entre cette fiction et la réalité. Ainsi, on retrouve de nombreux éléments de vérité dans la description des personnages ou leur situation dans le manga, malgré quelques différences avec les personnages réels.


Ieyasu Tokugawa (1543-1616)

Né en 1543, la vie d’Ieyasu Tokugawa fut très rapidement mouvementée. En effet, ayant été donné en gage par sa famille, le clan Matsudaira, à un clan allié, le clan Imagawa, il fut capturé par la famille Oda, ennemi commun des Matsudaira et des Imagawa. Libéré à la suite de l’alliance entre les Matsudaira et les Oda, Ieyasu finit par retourner chez ces derniers et y brille en tant que général militaire, prenant le nom de Tokugawa. A la mort d’Oda Nobunaga, il s’oppose à Hideyoshi Toyotomi pour sa succession. Après quelques batailles inutiles, les deux généraux décidèrent de s’allier. Mais, en fin de compte, Ieyasu ne participe pas à l’unification du Japon, préférant récupérer le fruit de ces guerres en une seule bataille (Sekigahara) où il vainquit les nombreux soutiens de Hideyori Toyotomi, fils d’Hideyoshi, mort deux ans auparavant. C’est ainsi qu’il conquit le titre de Sei-i-tai shôgun après cette bataille. Son règne dura officiellement 5 ans, lorsqu’il laissa son troisième fils, Hidetada Tokugawa, prendre sa suite.


Hidetada Tokugawa (1579-1632)

Hidetada Tokugawa, est le troisième fils d’Ieyasu Tokugawa, fondateur du shogunat Tokugawa en 1600. Son demi-frère aîné, Nobuyasu Tokugawa fut exécuté avec sa mère peu de temps avant sa naissance, suspecté de tentative d’assassinat envers Ieyasu. Quant à Hideyasu Tokugawa, second fils d’Ieyasu, il fut adopté par Hideyoshi, laissant ainsi le titre de Shogun à Hidetada. Ce dernier régna à la suite de son père entre 1605 et 1623, durant le début de l’ère Edo. En tant que Sei-i-tai shôgun, Hidetada participa au siège d’Osaka en 1614 et en 1615 afin de défaire le clan des Toyotomi, derniers rivaux des Tokugawa. La relation entre Hidetada et son père s’est dégradée suite à la bataille de Sekigahara où Hidetada devait venir prêter main-forte à son père avec une armée de 16000 hommes. Mais il ne parvint jamais à la plaine, le clan Sanada ayant réussi à le retenir, ce qu’Ieyasu ne pardonna jamais à son fils.


Yukimura Sanada (1567-1615)

De son vrai nom Nobushige Sanada, Yukimura est né dans un fief de Toyotomi Hideyoshi et lui est donc totalement dévoué. Yukimura est en effet connu pour sa loyauté à toute épreuve, même pour les causes perdues d’avance. A la mort d’Hideyoshi, Yukimura était l’un des seuls à être resté fidèle à son fils, Hideyori d’où son opposition, avec son père, à Ieyasu Tokugawa. En revanche, Nobuyuki Sanada, le frère de Yukimura, s’était rangé du côté d’Ieyasu pour le servir, bien que les motifs de cette décision soient encore obscurs. Quant au père de Yukimura, Masayuki Sanada, c’était un fin stratège dont on dit qu’il aurait envoyé son fils aîné rejoindre les Tokugawa pour assurer la pérennité de leur clan quelque soit le vainqueur de la bataille pour le pouvoir. Suite à cette bataille, Yukimura et son père furent exilés à Kudoyama grâce à l’aide apportée par Nobuyuki à Ieyasu Tokugawa. Cependant, Yukimura continua de lutter pour tenter de reprendre le pouvoir jusqu’à sa mort.


Hideyoshi Toyotomi (1536-1598)

Hideyoshi Toyotomi était, à la base, un lieutenant d’Oda Nobunaga, fidèle à ce dernier. Mais, reconnu pour ses talents de stratège militaire, il passa général auprès de Nobunaga et conquit pour lui de nombreux territoires, augmentant ainsi le nombre de régions sous son contrôle. Après le suicide de son chef Nobunaga, Hideyoshi prend sa suite auprès de ses armées et poursuit la campagne d’unification du Japon, évinçant tous les anciens généraux de Nobunaga s’opposant à lui. Seul Ieyasu Tokugawa reconnut sa suprématie ; quant aux autres, ils furent vaincus et virent leurs fiefs annexés par Hideyoshi. Ce dernier vainquit notamment Akechi Mitsuhide et vengea par là même le suicide de son ancien maître, trahi par Mitsuhide. En 1591, Hideyoshi Toyotomi avait fini par parachever la campagne de son défunt chef et se vit prendre le titre de Taiko. Mais sa domination s’arrêta là. Après quelques tentatives infructueuses d’invasion de la Corée, Hideyoshi meurt en 1598.


Masamune Date (1567-1636)

Surnommé Dokuganryû (le Dragon Borgne), Date Masamune naît sous le nom de Bontenmaru et est le fils aîné de Terumune Masamune, famille inféodée à Hideyoshi Toyotomi. Ainsi, très tôt, Masamune agrandit ses terres en s’attaquant aux régions voisines et offre un château à son maître Hideyoshi. Il participa aux infructueuses campagnes de Corée avant de voir son maître mourir. Lorsque la régence qu’il a organisée pour son fils tourna au conflit, Date Masamune prit ouvertement parti pour Ieyasu Tokugawa, sentant le pouvoir de ce dernier. Ainsi, à l’issue de la bataille de Sekigahara, il disposa s’un domaine conséquent et se fit construire un château. Rapidement, ses différentes affaires le font prospérer. Favorable à l’introduction de la religion chrétienne au Japon, il organise des contacts avec le pape Paul V. Malheureusement, la même année, Ieyasu Tokugawa interdit l’exercice de la religion chrétienne au Japon et Masamune, de par son allégeance, persécute également les chrétiens du Japon.

Izumo no Okuni (1572 ?-1613 ?)

Selon sa légende, Okuni serait née en 1572 à Izumo, d’où son nom, mais rien n’est moins sûr. Sa vie est entourée de mystère, car elle est connue uniquement lors de ses représentations théâtrales. Durant sa vie, elle fut un miko dans un sanctuaire à Izumo avant de partir en tournée pour récolter des fonds pour son temple. La légende lui prête également la création du kabuki, théâtre traditionnel japonais, mais, comme le reste, c’est incertain. Quant à sa date de mort, elle est également extrapolée de la date de sa dernière représentation sur scène, qui serait 1607 ou 1612. L’emplacement de sa tombe reste également ignoré. Après la mort d’Okuni, qui jouait admirablement des personnages masculins comme féminins, Ieyasu Tokugawa interdit aux femmes de participer au kabuki, suite à l’implication du monde de la prostitution dans le kabuki.


Nobunaga Oda (1534-1582)

Né en 1534, il hérite de son père, 17 ans plus tard, le château de Nagoya et son domaine. Pendant 31 ans, il va sans cesse augmenter son territoire et devenir ainsi le premier seigneur du Japon. Il n’hésite pas à supprimer tous ceux qui se trouvent sur son passage (dont son frère Nobuyuki) ou à exiler ses propres parents. Son alliance stratégique avec Tokugawa Ieyasu lui ouvre alors la porte de nombreuses conquêtes. En moins de 8 ans, il arrive au pouvoir militaire suprême. Mais il va se heurter au Shogun en poste à l’époque, qui va le faire reculer. Mais Oda Nobunaga prendra sa revanche l’année suivante. Son règne n'est pourtant pas assuré, il contrôle le centre du Japon, mais déjà une nouvelle coalition se forme pour lui résister, mais sans succès. En 1582, Oda Nobunaga en a finit avec ses ennemis, et l'Empereur le nomme Shogun. Au moment où il essayait d'étendre sa domination au sud du Japon, il est trahi par l'un de ses généraux, Akechi Mitsuhide, et contraint de se faire Seppuku le 21 Juin 1582.


Hanzo Hattori (1541-1596)

Hanzo Hattori appartenait à une famille qui, de part son héritage, était sous la domination d’Ieyasu Tokugawa : la famille Kamihattori, l’une des trois familles Hattori. Hanzo était un ninja d’Iga, province envahie par Oda Nobunaga qui décima les familles Hattori. Les 80 survivants furent contraints de s’enfuir dans différentes régions du Japon. Sous les ordres d’Ieyasu Tokugawa, Hanzo Hattori combattit de nombreuses fois et son talent fut remarqué par Ieyasu lui-même. Il reçu ainsi de nombreux surnoms, tels : « Hanzo le fantôme » ou « Hanzo le diable ». Cet homme et sa famille étaient des ninjas fidèles à Ieyasu Tokugawa ainsi, quand Akechi Mitsuhide trahit Nobunaga, il menaça également la vie d’Ieyasu qui ne dut sa survie qu’au soutien d’Hanzo Hattori aidé par 300 ninjas. Selon l'histoire, Hanzo Hattori fut tué par les ninjas du clan rival Fuma, menés par Fuma Kotaro.


Sasuke Sarutobi

Son existence n'est pas certaine mais, selon la légende, Sarutobi Sasuke fut entraîné à l'art du combat par Hakuunsai Tozawa, dès l'âge de dix ans. Le petit prodige avait développé un style de combat très fluide et ressemblant à celui d'un singe, "Saru" signifiant singe. Il excellait dans l'art du combat et faisait preuve d’une rapidité et d’une endurance exceptionnelles. La facilité déconcertante et le relâchement avec lesquels il esquivait les attaques de ses ennemis en devenaient exaspérants. Par la suite, il rejoignit les célèbres 10 guerriers de Yukimura Sanada avec lesquels il accomplit de nombreuses missions. La légende dit qu’il se suicida lors d’une d’entre elles. Il avait réussi à obtenir des informations confidentielles mais qu’il fut surpris par un garde lors de sa fuite. Voulant lui échapper, il sauta par-dessus le mur d'enceinte et sa jambe fut alors prise dans un piège en contrebas. Ne voulant révéler aucune information sous la torture, il sectionna sa jambe et rampa un peu plus loin. Il se lacéra le visage à l'aide d'un caillou pour que l'on ne puisse pas le reconnaître et se trancha la gorge.


Muramasa Sengo

Sengo Muramasa est le fondateur d'une école de sabre qui porte son nom. Il aurait vécu au XVIème siècle bien qu'on ignore ses dates de naissance et de décès. Sa première oeuvre reconnue et datée a vu le jour en 1501. Connu pour sa violence de caractère, il était dit qu'elle se transmettait à ses créations, poussant leurs propriétaires à la violence voire au suicide. La légende veut aussi que lorsqu'on plantait la lame d'un sabre Muramasa dans le lit d'une rivière en direction de l'amont, les feuilles portés par le courant étaient tranchées net. Ieyasu Tokugawa aurait, en 1603, interdit de commander et de porter des sabres créés dans cette école. Certaines sources évoquent le fait que cette interdiction fut faite suite à la mort de nombreux de ses amis par les lames de cette école alors que d'autres (et notamment le manga) évoquent le fait que le shogun aurait été blessé par deux fois par des armes Muramasa.

Musashibo Benkei (1155-1189)

Saito Musashibo Benkei était un sohei (moine-guerrier) et un yamabushi (guerrier montagnard) qui a vécu à l'ère Heian et au début de l'ère Kamakura (débutée en 1185). Benkei, qui est généralement décrit comme un homme très fort de plus de deux mètres, fut un compagnon Minamoto no Yoshitsune. Selon la légende, Benkei se serait posté sur le pont de Gojo à Kyoto et attaquait tous les hommes d’armes qu’il croisait. Ayant ainsi récolté 999 sabres, Benkei perdit son millième combat contre Yoshitsune dont il devint le vassal. Durant la guerre de Gempei (1180-1185), Benkei se battit aux côtés de Yoshitsune contre le clan Taira et obtint de nombreuses victoires. Après la guerre, il rejoignit son seigneur qui a rejoint la cour de l’empereur mais dont les relations avec sa famille se sont dégradées. Ainsi, entre 1187 et 1189, Benkei accompagna Yoshitsune, hors-la-loi, dans sa fuite jusqu’à ce qu’ils soient encerclés à la bataille de Koromogawa. Selon la légende, Benkei, transpercé de dizaines de flèches, combattit debout jusqu'à la fin, et mourut debout, restant figé dans cette position après sa mort.

Ushiwakamaru (1159-1189)

Ushiwakamaru, autrement nommé Minamoto no Yoshitsune, a reçu ce nom de son enfance. En effet, il est né un peu avant la rébellion de Heiji, où son père et de nombreux membres de son clan périrent sous les lames de Taira no Kiyomori, désormais maître du Japon. Yoshitsune est donc élevé au temple de Kurama sous le nom d'Ushiwaka. En 1180, accompagné par Benkei, il rejoint son demi-frère Yoritomo et prend le commandement de son armée au début de la guerre de Gempei. Yoshitsune mène d'abord ses troupes à la victoire contre son cousin rival Minamoto no Yoshinaka qu'il tue en 1184. Par la suite, il anéantit les Taira à la bataille de Dan-no-ura en 1185, après les avoir vaincu par deux fois. Après la guerre, Yoshitsune vient s'installer à Kyōto où on lui donne une place auprès de l'empereur. Mais son frère Yoritomo, jaloux, rappelle alors Yoshitsune à Kamakura pour le tenir à l'œil. Yoshitsune se retrouvait isolé. Il finit par demander de l'aide à l'empereur, mais celle-ci venant trop tard, il prit alors la fuite chez Fujiwara no Hidehira, mais celui-ci meurt en 1187. En 1189, Benkei et Yoshitsune se font encercler. Ce dernier tente de se faire seppuku alors que Benkei mourait pour lui, mais on ignore s'il a réussi.

Tomoe Gozen (1161?-1184 ou 1247?)

A l'instar de Benkei, la vie de Tomoe Gozen a été tellement utilisée dans le théâtre qu'il est difficile de distinguer la réalité de la fiction. Tomoe combattit auprès de son mari (ou amant) Minamoto no Yoshinaka, cousin d'Ushiwakamaru. Elle était réputée pour être un samouraï de haut niveau, maniant la naginata (arme proche de la hallebarde) et douée pour le tir à l'arc, l'équitation et le kenjustu (maniement du sabre). On la disait sans peur et très respectée parmi les hommes, ce qui était chose rare à l'époque. Après avoir repoussé les Taira, Yoshinaka prit Kyoto et intrigua pour devenir maître du clan Minamoto. Le chef du clan, Yoritomo, envoya ses deux frères, Yoshitsune et Noriyori à la poursuite du traître. La bataille finale eu lieu en 1184 et vit la défaite de Yoshinaka. Quant à Tomoe Gozen, son histoire diverge à partir de ce point. Yoshinaka, peu avant sa défaite totale, lui avait demandé de partir au lieu de se faire tuer. L'on ignore si elle s'est vraiment enfuie, auquel cas elle serait devenue religieuse, ou si elle est morte sur le champ de bataille.